SCIENCE : entrevue avec Saturnome
Chaque numéro de PLANCHES regroupe des chroniques thématiques. Le concept est simple : nous avons demandé à des auteurs de bande dessinée de s’exprimer – toujours par le dessin – sur des sujets précis. En date du numéro 02, nous en avons 6, soit Politique, Histoire du Québec, histoires de l’Art, Science, Bouffe et Sexologie. Nous avons réalisé une série d’entrevues avec ces auteurs afin de vous permettre d’en apprendre un peu plus sur le rapport qu’ils entretiennent avec leur sujet. Ci-après, une entrevue SCIENCE avec Saturnome.
Alors, pourquoi cet intérêt pour les faits divers en général ? D’où est-ce que ça te vient ?
À un moment dans mon adolescence j’ai eu cette curieuse idée que rien ne serait plus drôle d’écrire, pour un forum de discussion, un long article détaillé sur un sujet complètement anodin. On m’accusait déjà de ne m’intéresser qu’à des choses qui n’intéressent personne (je développais alors un goût pour le cinéma muet), alors je me disais que je pouvais pousser les choses jusqu’au bout, pour la rigolade.
Mais en écrivant l’article, qui portait donc sur la première chaise produite en série (la chaise étant l’objet le plus banal qui m’ait passé par la tête), je découvrais qu’il y avait toujours quelque chose de plus à dire, que son histoire était liée à la toute première exposition universelle, à l’art et aux artistes de l’époque, la révolution industrielle, la géopolitique… Au final j’avais l’impression d’avoir appris une tonne de choses et de tenir un sujet réellement intéressant. Et que donc en fait l’histoire est une source absolument inépuisable, que l’on peut développer à partir de n’importe quel point, et que tout peut être intéressant, surprenant et faire réfléchir.
Illustrations tirées de la Chronique SCIENCE de Saturnome
dans PLANCHES 01 (Automne 2014) et 02 (Hiver 2015)
Qu’est-ce qui motive ton choix de faits divers à raconter ? Comment t’y prends-tu habituellement pour trouver ton information ? As-tu des portails d’information favoris ?
C’est la question qu’on me pose tout le temps et j’ignore moi-même comment je fais. Je m’intéresse à tout, je clique partout, je passe beaucoup trop de temps sur internet. Je m’égare. Et souvent j’oublie comment j’en suis arrivé à découvrir quelque chose. Ce n’est pas très original à dire, mais Wikipédia constitue un excellent point de départ, grâce aux nombreux liens. J’ai consulté en long et en large la liste Animal deaths by year (NLDR : Il s’agit d’une liste regroupant la mort d’animaux les plus connus, classé selon l’année de la mort) avant de découvrir la girafe de Médicis qui allait constituer le point de départ d’une histoire sur mon blogue en décembre. À partir de là, mon but est toujours d’aller plus loin que Wikipédia. Absolument consulter les sources, chercher des articles, des scans de vieux journaux (merci Google books !), des livres… Et souvent, en cherchant de l’information sur un sujet, je découvre un autre sujet potentiel. C’est un cycle, je ne m’en sortirai pas vivant.
À part ton blog sur lequel tu produis souvent des chroniques informatives sur des sujets tripatifs, as-tu d’autres projets pour les années à venir ?
Ben euh, non . ¯\( »o_o)/¯