Suggestion halloweenesque : Professeur Bell
C’est l’Halloween aujourd’hui ! Jour du retour des morts de l’autre monde et de décadence en soirées costumées où vos hôtes vous serviront, avec un sourire mystérieux, des verres remplis d’un liquide vert avec des jujubes dedans. Menoum. Mais c’est aussi le temps de ressortir les bonnes lectures macabres ! C’est ce que notre toute nouvelle collaboratrice, Konza, vous propose aujourd’hui avec sa première suggestion : Professeur Bell aux éditions Delcourt.
À peu près tout me rappelle que l’Halloween, c’est bientôt : les couleurs d’automne, les invitations à des partys costumés ou les recettes de potirons qui pullulent. Contrairement à tous les Dolloramas de la planète, j’ai tout de même attendu le mois d’octobre pour me remettre dans l’ambiance de la fête. Maintenant, je me dis que cette soudaine envie de me replonger dans l’univers de la série Professeur Bell de Joann Sfar et Hervé Tanquerelle est légitime et tout à fait conseillée.
Installé dans son lugubre cabinet à Edimbourg en Écosse, le médecin et spécialiste des monstres Joseph Bell vient en aide à des personnages plutôt étranges. On parle ici de mexicain à deux têtes ou encore de vieux amis qui lui apportent des cadeaux particuliers. Ses clients l’entraînent dans des aventures risquées où il lui faudra combattre des êtres aux sombres desseins et triompher du mal. Il y résoudra des mystères, qui franchement donnent à certains moments froid dans le dos, et s’en sortira toujours (ou presque). Heureusement, il sait ce qu’il fait.
Bell a la dégaine de Clint Eastwood dans ses meilleurs westerns (en plus du revolver qui vient avec) et le style de Sherlock Holmes, personnage que le véritable Jospeh Bell a d’ailleurs inspiré. Il est à la fois terrifiant et incroyablement attirant; c’est comme un badboy séduisant, mais en plus… dérangé. Ce fourbe attachant nous entraîne dans son univers où noirceur, créatures insolites et dangereux malades règnent. Un monde qui bizarrement l’empêche d’angoisser.
Un monde où se côtoie l’insolite et l’effrayant
Sfar est, comme à son habitude, à la hauteur : les répliques sont bien senties, drôles et portent souvent à réfléchir. C’est toujours un plaisir de lire et savourer ses textes.
Il est vrai qu’avec le temps j’avais un peu oublié les intrigues, mais rien des couleurs et des coups de crayon qui illustrent parfaitement les récits. Sfar s’occupait lui-même des dessins de ses histoires avant que Tanquerelle ne prenne le relai. Pour tout dire, j’ai préféré les traits plus sûrs, fins et le travail mieux défini de ce dernier qui, selon moi, représente mieux les personnages et leur monde. Et puis, n’oublions pas les couleurs sombres et sales de Brigitte Findakly, puis de Walter, qui donnent parfaitement le ton. Ces artistes ont tout compris à cet univers qu’ils dépeignent avec justesse.
J’avais donc bien aimé cette série et, sans surprise, c’est pareil aujourd’hui, près de cinq ans plus tard. Alors si, comme pour moi, Halloween qui approche vous donne envie de découvrir un monde où se côtoie l’insolite et l’effrayant, n’hésitez pas à y jeter un œil. Cinq tomes à lire entre deux (ou trois) tartes à la citrouille de Ricardo.