La tendresse des pierres de Marion Fayolle
Paru en 2013, La tendresse des pierres nous invite dans l’univers semi-absurde, hyper-candide de Marion Fayolle. En littérature, il y a des moments où la lecture est plus que la réception de quelques tracés sur papier, où elle connecte avec le senti de l’auteur, où elle élève l’empathie à la sympathie, où le lecteur fait un avec le propos. La tendresse des pierres est un de ces moments.
Marion Fayolle raconte la maladie dégénérative de son père en un discours décalé, en une autre possibilité de discuter le réel. Elle rapporte son vécu dans un dessin minimaliste. Chaque planche part d’une métaphore embryonnaire qu’elle déplie en texte et en image. Elle laisse ainsi s’opérer la curieuse magie de la poésie qui, par une simple métaphore, porte le lecteur beaucoup plus près de la réalité émotive de l’auteure que n’importe quelle description prosaïque juste et exacte pourrait espérer le faire. Le dessin seul a d’ailleurs fait l’objet de quelques expositions en Europe.
Une faiseuse de classiques
Au-delà du dessin rafraîchissant qui nous berce dans la poésie, la narration hors champ appuie l’interprétation du visuel chargé de symboles. Les personnages silencieux discutent de l’émotion alors que le texte fournit la cohérence.
Lecture recommandée. Artiste à surveiller. Imagination débordante. On parle de bande dessinée de haut calibre. Et d’une faiseuse de classiques.