Octobre 2016
Octobre ! L’automne est bien là, même si le 28 septembre, je me suis baignée dans un lac à Chambéry et qu’il faisait 27°C, là, en octobre, c’est pas pareil.
Ce mois-ci, je n’ai eu qu’un seul festival, à la toute fin du mois. Et quelque part, tant mieux, car c’était la période de rush de production pour le numéro 09 qui sortira en décembre. J’ai senti que l’équipe avait gagné de l’expérience avec le numéro 08 et cette fin de production s’est beaucoup mieux passée. L’équipe a notamment intégré Coralie en tant qu’éditrice aux côtés de Martin. Ils se partagent le travail, ce qui rend la charge de travail plus supportable pour tout le monde. Nous avons commencé une troisième année de publication en beauté !
Nous avons pu faire le ok de presse, cette fois-ci. C’est Charlotte et Coralie qui sont allé sur place et ont été très bien reçues par notre imprimeur.
Au début du mois, c’était le lancement du 08 à Montréal. C’est vrai qu’à ce moment, j’étais bien déçue de ne pas pouvoir être présente, mais très fière de voir que mon équipe s’en est remarquablement bien sorti !
Ce numéro 08, c’était un coup d’envoi particulier car nous avons ainsi fini une deuxième année de publication. Nous avons aussi changé la formule, plus de pages, des pages qui présentent les récits et les auteurs, afin de les mettre plus en valeur. 108 pages quand même ! Et ben c’est pas mal plus de boulot !
Livrée à moi-même, sans véritable connexion internet, j’ai erré à la recherche du Saint WiFi Gratuit. Je l’ai trouvé dans un lieu remarquable, où je suis allée travailler presque chaque jour depuis : La Gaïté Lyrique. Eh oui ! Le lieu reçoit encore des concerts et toutes sortes d’évènements, mais il y a deux étages immenses avec des tables, des chaises, on peut librement s’y installer et profiter d’une bonne connexion. Il y a une bibliothèque sur le numérique (Canard PC en libre consultation, très important!) et des jeux vidéo en libre service (Malédictions !) et un café/bar au cas où on a soif (mais pas obligé). Oui parce que pour les Français, il faut pouvoir avoir accès à de l’alcool à toute heure en toutes circonstances ;P. Bref, on a fait pire en tant que cadre de travail.
Et puis c’est quand même sympathique de voir des gens à côté, qui travaillent eux aussi. Parce que si c’est agréable de faire ses horaires et de pouvoir rester en pyjama toute la journée, c’est aussi un peu déprimant parfois. Entre la gestion de la fatigue et du stress, le surmenage, le cadre de travail, le confort, la (mauvaise) position du dos, etc., sans même parler du travail de directrice en tant que tel et de toutes ses complexités et maux de tête, ou encore de ses choix et de sa carrière, je réalise qu’il y a énormément de facteurs différents qui font qu’on se sente plus ou moins bien dans ce qu’on fait. Le boulot, c’est quand même les trois quarts de notre temps. Même cette proportion est à surveiller ! C’est tout juste si je me force pas à aller au cinéma de temps en temps pour faire autre chose que bosser.
Depuis que je suis seule directrice générale, je vois retomber sur moi beaucoup plus de responsabilités. Tout mon travail devient de plus en plus difficile, alors parallèlement, je développe un certain détachement philosophe, pour tenter de retarder mon ulcère. Je me rends compte que dans le management, on ne peut pas prendre les bonnes décisions, tout simplement parce qu’il n’en existe pas. C’est plus une affaire d’essayer de faire le meilleur choix possible, au bon moment. Il y a toujours un aspect négatif dans chaque prise de position, je commence à l’accepter petit à petit.
À la fin du mois, c’était Quai des Bulles, le festival de Saint-Malo ! Encore une ville où j’étais jamais allée, comme Chambéry et Bruxelles ! C’est très beau comme ville, avec ses remparts qui surplombent la mer et toutes ses vieilles pierres. Il y a eu beaucoup de monde au festival, mais assez peu qui prenaient le temps de découvrir, finalement, et beauuuucoup de chasseurs de dédicaces. C’est tout de même assez impressionnant de voir tous ces gens faire la queue pendant des heures, pour se précipiter en courant pour avoir les premières places dans les files de dédicaces de leur auteur favoris OU des auteurs les plus cotés et pouvoir revendre leur dédicace toute fraiche sur internet. On a beau m’expliquer, j’ai quand même du mal à comprendre ce principe. Bon, peut-être que j’ai abandonné mon âme de fan à 15 ans, quand je suis allée voir Justin Timberlake en concert (après cette consécration ultime, que pouvais-je espérer de plus ?). Je m’éloigne de mon sujet là… Non mais sérieusement, entre ceux qui cherchent à se faire de l’argent et ceux qui ACHÈTENT leur album dédicacé (parfois au nom d’un(e) autre!) sans avoir jamais rencontré l’auteur… Je ne comprends pas. Mais bon, c’est pas grave, j’ai décidé que c’était comme tous ces phénomènes humains incompréhensibles pour mon petit cerveau et que je confiais ça aux sociologues du futur.
Revenons-en à Saint-Malo. C’était le premier festival européen dont j’ai du payer un espace ou une table, et c’était pas peu cher ! Pourtant j’ai pris le plus petit espace. D’ailleurs j’ai pas eu raison, parce que c’était tellement petit que la table était aussi grande que l’entrée, ce qui faisait en sorte qu’il fallait se mettre à quatre pattes pour rentrer dans le kiosque. Mes genoux et ma dignité s’en rappellent ! Sans ça, j’ai apprécié les nombreux et divers exposants. Ça me permet de découvrir un peu plus à chaque fois les catalogues de mes collègues éditeurs. C’est vrai que je connais moins la production européenne que je m’attèle donc à parcourir et identifier.
C’était un salon assez classique : j’ai entendu des auteurs se plaindre de leurs éditeurs, des éditeurs se plaindre du public, le public se plaindre de leur manque d’argent… J’ai croisé des amis, gratté des coupes de champagne après la remise des prix*, but trop de café pour me maintenir vaguement éveillée pendant trois jours de 9h30 à 19h. Je note le bateau bar/café ou le café était moins cher (et moins bon) qu’ailleurs, et réservés aux exposant. Ça permettait de prendre des pauses au soleil en regardant les mouettes tenter des piqués pour voler les crêpes des mains des innocents.
* Notons quand même la prestation d’Olivier Jouvray et Marion Montaigne qui ont présenté les prix avec une autodérision grossière et efficace. Pour faire simple, ils ont fait comme si le monde de la bande dessinée nous rendait riche, auteurs, scénaristes, coloristes etc et éditeurs. Je trouve qu’ils ont raison, vaut mieux en rire qu’en pleurer !
Pour finir, j’étais bien contente d’être à côté de mes amis de chez Fidèle (allez voir leur production, c’est très chouette : site internet ), parce que ça m’a permis de prendre des pauses de temps en temps et de rigoler un peu, à défaut de vendre beaucoup. Bon j’ai vendu assez pour rembourser la table, c’est déjà ça. Et puis bon, un nouveau marché, avec les moyens marketing qu’on a (soit quasiment aucun, hein, si j’avais l’argent pour placer des pubs à la télé et dans le métro, ça se saurait), ça met du temps à se conquérir, parce que bien souvent, les gens qui découvrent pour la première fois ont besoin de temps pour assimiler et finir par acheter. Je reste quand même sur une note positive parce que j’ai fait des rencontres intéressantes tout de même, pour le businessssss. À suivre !
On se retrouve le mois prochain pour de nouvelles aventures !
Soyez sages et portez vous bien,
- Sandra – Directrice générale de PLANCHES
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